Distributeur : Warner Bross France
Année de création : 2000
Réalisateur : Oliver stone
Acteurs principaux : Al Pacino, Cameron Diaz, Dennis Quaid
Début : 11, 25
Fin : 13’42
Durée de l’extrait : 2’17
Résumé :
Ce film est un peu le pendant de Hoosiers. Ici, ce sont des pratiques de Tony d’Amato (Al Pacino), entraîneur de football américain, que l’on s’inspire. Les deux films ayant le coaching sportif comme sujet, ils présentent forcément des similitudes dans les pratiques du management. Comme Norman, Tony doit ici mobiliser son équipe. Les deux contextes sont cependant radicalement différents. Contrairement à Norman (Hoosiers), Tony est bien installé à sa place. Il doit donc faire face à un autre type de difficulté : après avoir connu la victoire deux fois, son équipe traverse une période de défaites.
Malgré sa renommée Tony craint que la présidente de l’équipe qui lui reproche ses méthodes un peu dépassées ne le licencie. C’est dans ce contexte qu’intervient la blessure du quaterback de l’équipe ce qui pousse Tony à recruter le jeune Willie Beamen. Le jeune homme a beau être un joueur hors du commun il pratique un football très individuel, révélateur de son ego.
Si elle pouvait représenter un espoir, son arrivée au sein de l’équipe fait naître des tensions entre les joueurs et ne fait qu’envenimer les relations entre Tony et l’ambitieuse Christina (Cameron Diaz).
Trois extraits retiennent particulièrement l’attention dans la mesure où chacun correspond à une promesse de formation. Les trois séquences en question permettent donc d’illustrer les thèmes suivants : mobilisation d’équipe, management des divas, incitation à l’esprit d’équipe avant un match important.
La première séquence correspond à l’une des premières scènes du film. Il s’agit d’une scène de mi-temps alors que l’équipe est visiblement en difficulté. L’entraîneur essaie donc de booster ses joueurs pour rétablir la situation.
Questions d’animation :
Quelle est l’ambiance au début de la mi-temps ?
Quelle tournure prend alors le discours de Tony (Al Pacino)?
Faire ressortir : recadrage.
Quels arguments utilise-t-il pour remotiver ses joueurs ?
A la fin de son discours, comment sont ses joueurs ?
Faire ressortir : prêts à se battre.
Cette séquence est la fois relativement longue et intense. Dans la séquence précédente, on sent l’équipe en difficulté sur le terrain. L’instant est donc important. Tony a d’autant plus la pression qu’il sent certainement qu’il joue sa place. Il doit donc faire preuve d’un habile mélange d’autorité, de recadrage, de conseils stratégiques et de remotivation.
Ce qui est frappant, c’est la différence l’évolution de l’atmosphère dans le vestiaire, ce en deux minutes. Si la tension ne se détache pas des joueurs, on passe d’un malaise anxieux à la tension commune et positive d’une équipe déterminée à se battre.
En bon manager, Tony impose son autorité au début de son intervention : il exige le silence au moment où il prend la parole. Au début de son discours il laisse éclater sa colère et n’hésite pas à reprocher à ses joueurs leur manque de concentration et leur mépris du travail accompli en entraînement. Après ces remarques générales, il adresse quelques reproches aux attaquants. Déjà, c’est Beamen qui est le plus directement visé : Tony lui reproche en effet d’avoir, à deux reprises perdu la balle parce qu’il refusait de la passer.
Il se concentre ensuite sur les défenseurs qu’il incite à « faire leur boulot ». Il leur reproche ici leur inaction et leur précise qu’il préfère les voir faire des fautes plutôt que de ne pas oser jouer.
Après ces critiques et ces conseils, Tony passe à la phase de remotivation. Son premier argument c’est qu’une avance de trois points est largement rattrapable et même dé passable ! Pour les encourager à vraiment se dépasser, il retourne la situation de défaite dans laquelle l’équipe se trouve. Il fait d’une faiblesse, d’un vecteur de perte de confiance en soi, un atout. Il utilise le ras le bol général comme instrument de cohésion, comme moyen de ne pas se comporter en perdant. D’où la provocation : « ceux qui vont jouer comme des perdants, levez la main ! ». Enfin, l’argument décisif pour être sûr que ses joueurs vont retourner sur le terrain gonflés à bloc, c’est l’argument du match à domicile. Ils ne peuvent pas accepter de perdre sur leur propre terrain.
Ce qui est impressionnant ici c’est la manière dont Tony parvient à retourner la situation. Il parvient en effet à corriger ses joueurs sans les ménager tout en les faisant repartir prêts à se battre.